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Sermon du 30 novembre

 

(1er dimanche du temps de l'Avent)

 

 

Afin que chacun d'entre nous puisse nourrir son Avent, permettez-moi de m'appuyer sur ce qu'a dit le pape à Strasbourg il y a peu. Le premier point, c'est l'appel à la conscience, au réveil de la conscience que le pape a pu faire. Il y a en effet dans nos vies des habitudes qui étouffent en nous la vie spirituelle. Peu à peu, le risque est grand de passer d'un christianisme des vertus à un christianisme des valeurs. Les valeurs ont tout leur sens, bien sûr et elles structurent. Le christianisme social même, qui fait que nous nous réunissons par habitude, est une valeur et n'est pas mauvais en soi. Mais nous sommes appelés à plus profond que ça. Se réveiller, c'est se secouer des mauvaises habitudes et c'est retrouver la profondeur, le suc de notre vie intérieure. Réveillons-nous donc et réveillons-nous les uns les autres.

 

Le second point que je veux souligner, c'est la surprise que les uns et les autres avons peut-être eu à voir comme le message du pape a parlé à tous les parlementaires. On aurait pu croire en effet qu'il soit entendu davantage par tel groupe et moins par un autre, qu'il y ait des désaccords, des désunions sur sa venue. Et bien pas du tout. Chaque parlementaire a été touché. Cette universalité, cette unité se fait par une intériorité que nous sommes appelés à retrouver durant le temps de l'Avent . Cherchons à être nous-mêmes unifiés dans tous les aspects de notre vie et nous serons rendus capables de faire l'unité là où elle n'est pas encore faite avec ceux avec qui nous vivons. D'ailleurs, la couleur de l'Avent que vous pouvez voir, que je porte ou qui est à l'autel, le violet ce n'est pas une couleur de deuil, c'est une couleur d'intériorité pour que nous nous retrouvions encore une fois ce sens intérieur, le Christ qui est lui-même la cause de notre harmonie.

 

Le dernier point que je souligne c'est l'audacieux parallèle qu'a pu faire le pape à Strasbourg entre ce qui s'est passé autour de l'avortement et entre ce qui peut se passer aujourd'hui encore dans le cadre des réfugiés. Il a eu une formule audacieuse, même choquante, exprès pour nos consciences, « il ne faut pas que la Méditerranée devienne un tombeau ». Qu'est-ce à dire ? Qu'est-ce qu'il veut nous faire comprendre ? Il veut nous faire comprendre, et je propose que ce soit notre intention de prière pendant tout l'Avent, que nous sommes faits pour respecter la dignité de la vie humaine quelle qu'elle soit. Il y a une fraternité humaine qui fait que jamais nous ne devons porter atteinte à la dignité d'un être humain, d'un autre être humain ou de nous-mêmes, parce que parfois nous sommes capables de nous faire du mal à nous-mêmes. Prions pour que la vie soit respectée, prions pour que nous ayons ce sens de l'autre qui fait que, jamais nous soyons coupables d'une action mortifère. Prions pour que nous puissions vivre un Avent qui soit fructueux, qu'ensemble et que chacun dans son cœur prépare correctement, et dans la joie, la venue du Fils de l'homme parmi nous à Noël.

 

Amen.  

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